La Ferme des SERVANNIERES, théâtre d’un fait historique : |
Pendant la révolution de 1789 et encore quelques temps après, des brigands s’attaquaient aux paysans en leur « chauffant » les pieds dans la cheminée, afin de leur faire avouer où ils cachaient leur magot.Dans le Lyonnais on les appelait les chauffeurs du lyonnais.
Cette bande de malfrats fut arrêtée dans la ferme des Servannières vers 1800. Les bandits procédaient toujours de la même manière : ils arrivaient la nuit tombée aux abords des fermes, après s’être assurés que tous les habitants se trouvaient à l’intérieur. Ils y pénétraient et réunissaient domestiques, fermiers, mari, femme et enfants. Ils faisaient main basse sur la nourriture et le vin et ils torturaient le patron en festoyant. Cette nuit là, aux Servannières, un petit berger dormait dans la grange et les bandits ne l’avaient pas remarqué. Ce dernier, s’apercevant de la situation dramatique de ses patrons, descendit ventre à terre à RIVERIE pour réunir quelques habitants. Ils remontèrent dare-dare pour en découdre avec les chauffeurs : ….« mais soudain, sous de violentes poussées, la porte et les fenêtres s’ouvrirent avec fracas et une troupe de paysans furieux se ruèrent sur les bandits armés de haches, de fourches, de faux et de fusils avec à leur tête le petit berger… » Ce fut l’arrestation entre autres du Petit monsieur, chef de la bande. Une chape de plomb plane d’ailleurs sur cette histoire reprise dans un roman de Joseph VINTRIGNER. La Révolution Française en ces années 1790 était en pleine gestation. Toute la campagne lyonnaise, de Mornant à Vaugneray et de Beaunant à St Symphorien sur Coise, vivait dans l’insécurité. A partir de 1798, consciente de l’insuffisance et de l’inefficacité de ses effectifs ( les gendarmes de St Genis Laval sont connus, alors, pour trop aimer la bouteille) l’administration départementale lance de vigoureux appels aux citoyens pour organiser leur propre défense. Les Monts du Lyonnais, que l’on appelle encore la Petite Vendée, abritaient tout ce que la République avait d’opposants. Ainsi notables, royalistes, curés réfractaires, familles patriarcales faisaient bon ménage. Le temps des règlements de comptes , des spoliations à bon compte et des petits larcins avait sonné, comme dans chaque période trouble que la France a traversé. La religion, les notables, l’aristocratie, les notaires ,la justice et même les petits paysans semblaient mêlés à cette affaire. En 1886,un roman avait été écrit et publié en feuilleton quotidien, dans un journal de tendance cléricale. On a mélangé le vrai et le faux, ce qui fait que la mémoire collective s’embrouillait. Il semblerait néanmoins qu’un lampiste, Guillaume Toussaint Grataloux, aurait été guillotiné sur la Place des Terreaux à Lyon, le 23 prairial an 8 (15 juin 1800) payant ainsi pour ce que de nombreuses personnes avaient sur la conscience. Toujours est-il qu’une personnalité haut placée au gouvernement aurait fait détruire les archives du procès dans les années 1950.….. À lire donc deux livres qui relatent cette histoire :
Un premier Roman d’Aimé Vingtrinier,(cousin de Joseph) paru dans Les vieux papiers d‘un imprimeur est le plus haut en couleurs pour décrire la vie à cette époque. |